conference Stan Muraczewki

Le 27 Octobre 2018, j'organisais une petite conférence à Chatillon la Paludavec l'aide de la Mairie pour parler de la Mission 2041 ClimateForce pour l'Antarctique, de ce qui se cache derrière le changement climatique et comment nous, les français, pouvons agir sur nos plus grosses émissions de CO2, l'efficience énergétique de nos bâtiments, nos moyens de transports et notre alimentation. Adossé à cela, j'ai projeté les documentaires Watt If, réalisé par makesense, une association française qui promeut l'entrepreneuriat social. Bien évidemment, la conférence ne pouvait être complète sans une discussion ouverte à toutes et à tous.
Je me rappelle maintenant de cette question, qui ressemblait plus à une affirmation que l'on entend maintenant partout dans notre pays, "Comment voulez-vous que les gens pensent au changement climatique quand le plus important pour eux est de finir la fin du mois?". Le changement climatique et la transition énergétique que l'on doit tous réaliser est fondamentalement une question économique; si l'isolation de nos logements devient meilleures, alors la facture de chauffage diminue. Bien évidemment, il faut que cette transition soit aidée pour les gens qui ne peuvent se l'offrir, aucun doute sur ce point là. Mais, cela est à double tranchant, l'aide à la transition ne peut venir uniquement d'aides publiques, elle doit aussi venir du changement de nos comportements. Un article d'une étude de L'insee L'Institut national de la statistique et des études économiques dans Libération du 7 Novembre 2018, montrait que 74% des français prennent la voiture pour faire moins de 5 kilomètres et cela reste à 58% pour faire moins de 1 kilomètre. Faire plus de 20 kilomètres à vélo pour aller au travail tous les jours, difficilement imaginable, en revanche aller faire ses courses ou déposer les enfants au foot à 2 kilomètres de la maison ne sont surement pas des épreuves insurmontables. C'est là, ce sont tous ces petits changements comportementaux qui peuvent faire une petite différence dans le porte monnaie à la fin du mois et une grande différence pour les générations futures. En parlant d'eux, les petits jeunes qui arrivent ou qui sont déjà là. Il y en avait un qui avait moins de 10 ans à la conférence et à la fin de mon explication sur les trois grands axes de changement pour les français (efficience énergétique, transports, consommation alimentaire) s'est exprimé de manière spontanée "Mais pour changer tout cela, il faut être président, non?". Je lui ai proposé de garder sa question pour après le visionnage des documentaires qui montrent comment des Citoyens dans 6 pays différents prennent leur sort entre leurs mains et agissent pour la transition énergétique. A la fin du dernier documentaire, je me suis tourné vers lui et lui ai demandé "Est-ce que maintenant après avoir vu ces vidéos tu penses toujours que le seul moyen d'apporter le changement c'est d'être président?" à quoi il a répondu "Non" et a donné la liste exhaustive de ce qu'il avait vu et que l'on peut faire à notre échelle.
En accord avec ce qu'il se passe dans notre pays, aucun doute la transition énergétique doit être solidaire et sociale, Hulot avait vu juste en appelant son ministère comme cela. Comme il l'a dit lui même récemment, la fin de mois et la fin du monde ne doivent pas venir en opposition, la transition énergétique doit répondre à ces deux problèmes. Les bons choix, les bonnes décisions et les changements comportementaux doivent être fait à l'échelle des Citoyens. Mais toujours en accord complet avec les revendications des gens dans nos rues, ces choix, ces décisions et ces changements comportementaux doivent aussi s'appliquer au gouvernement, aux grandes entreprises et aux couches sociales supérieures, la transition énergétique solidaire n'existera jamais si tous les français ne profitent pas des mêmes règles du jeu.

Photo: Les jeunes et les moins jeunes devant les documentaires WATT IF.

Stan MURACZESKI